Un oncle du candidat de la CAQ dans Gaspé est adjoint au directeur du scrutin

Une apparence de conflit d’intérêt n’ébranle pas Élections Québec alors qu’un oncle du candidat caquiste Stéphane Sainte-Croix est adjoint au directeur du scrutin dans la circonscription de Gaspé.

« Élections Québec est une institution neutre et impartiale. C’est la même chose qui est demandée à tout son personnel », explique le porte-parole de l’organisme, Dany Lapointe.

Si pour une raison ou une autre, le directeur du scrutin, Yvan Landry, ne pouvait exercer ses fonctions durant la période électorale, au dépouillement et à la validation du vote, c’est son adjoint, Louis-Philippe Sainte-Croix, qui serait en charge du processus.

M. Sainte-Croix aurait alors la responsabilité de trancher d’éventuels litiges le cas échéant.

« Même si un directeur du scrutin ou son adjoint a un lien de parenté avec un candidat dans sa circonscription, cela ne le discrédite pas pour exercer ses fonctions », ajoute M. Lapointe.  

Chaque membre du personnel doit prêter un serment de neutralité et suivre des formations.

« Les directeurs de scrutin adjoints ont des formations en termes d’éthique. Pour nous, il n’y a pas de problème pour que le directeur de scrutin adjoint exerce ses fonctions en toute neutralité », mentionne le porte-parole.

La question peut être banale, mais pourrait avoir son importance.

En 2018, un recomptage judiciaire a dû être tenu dans Gaspé pour sceller le sort du scrutin.

Au départ, le candidat libéral Alexandre Boulay avait remporté le scrutin le soir de l’élection avec 132 voix de majorité.

Le Parti québécois a demandé un recomptage après avoir constaté des irrégularités au pôle 61 dans le secteur des Placements Gaspé où les résultats avaient affiché 194 voix pour le libéral et zéro pour les trois autres candidats et quatre bulletins rejetés.

Le tribunal avait accepté la requête et dans la décision d’autoriser le recomptage, le juge Denis Paradis avait écrit que les nombreuses anomalies relevées étaient sérieuses et soulevaient des doutes sur l’intégrité du processus.

Le PQ alléguait que différents problèmes étaient survenus dans 43 sections de vote, ce que n’avait pas contesté le Parti libéral.

Après le recomptage, la péquiste Méganne Perry Mélançon avait été déclarée gagnante avec une majorité de 41 voix.

Les libéraux avaient porté plainte au directeur général des élections qui avait ouvert une enquête pour passer en revue chacune des étapes du dépouillement pour apporter les correctifs appropriés.

L’enquête avait conclu qu’aucune tentative de fraude ne s’était produite.