L’ex-maire de Québec invite la région à s’imposer et revendiquer auprès des gouvernements pour obtenir sa juste part des deniers publics.
De passage pour la seconde fois en deux semaines en Gaspésie, Régie Labeaume ne s’est pas laissé prier pour livrer le fond de sa pensée, notamment sur le transport aérien.
Reconnaissant que la Gaspésie sait bien se vendre au niveau touristique, le politicien qui se présente maintenant comme un retraité se fâche lorsqu’il évoque son circuit de voyage qu’il a dû effectuer.
La semaine dernière, M. Labeaume s’était rendu au Festival international du journalisme à Carleton-sur-Mer. Il devait rependre l’avion le lundi pour retourner à Québec.
« C’est révoltant. Je suis allé à Carleton et je suis arrivé en avion. Le festival se terminait le dimanche soir. Il fallait que je passe la journée de lundi à attendre et prendre l’avion à 18 heures. Le jour d’avant, ils nous apprennent que le vol est rendu à 22 heures. Ça ne se peut pas », lance le bouillant personnage qui est finalement retourné en voiture à Québec.
« Tu ne peux pas être efficace quand tu ne sais pas ce qui va arriver avec la mobilité. Ça n’a aucun sens, aucun sens », insiste-t-il.
Selon lui, la solution passe par l’État pour la mobilité régionale, puisqu’à ses yeux, il semble évident que l’entreprise privée n’est pas en mesure de faire le travail.
« Quand tu penses qu’avec Québecair, on était bien servi et que 30 à 40 ans après, c’est de la merde. Tu ne peux pas durer comme ça. Comment tu veux faire du développement économique quand la personne qui veut investir chez vous n’est pas capable de se rendre à l’heure et prendre l’avion pour retourner chez elle ? », ajoute l’élu.
La situation est encore pire depuis cinq ans, croit-il.
« Ce qui est extraordinaire, on est en 2023 et ça empire », tonne-t-il.
« Je suis prêt comme payeur de taxe de Québec à payer pour vous autre pour que vous ayez un transport régional décent », affirme M. Labeaume.
Sur l’attractivité de la région, l’ex-maire affirme que le travail se fait pour la Gaspésie touristique, mais il faut passer à une autre étape.
« Maintenant, il faut la vendre comme un milieu de vie, comme un mode de vie, parce que les compagnies vont là où il y a des humains. Si tu n’as pas d’humains, tu n’auras pas d’investissements. Si tu n’as pas d’investissements, tu vas avoir moins de revenus publics, moins de services. C’est un cercle vicieux », analyse l’ex-politicien.
« Les gens sont prêts à changer leur mode de vie. Ils vont allez où ? C’est à la Gaspésie de se grouiller », suggère-t-il, proposant de vendre les paysages et la qualité de vie sans embouteillages.
Il cite aussi le fait que les citoyens ont un médecin de famille, ce qui n’est pas le cas dans les grands centres.
Sur les revendications régionales, Régis Labeaume n’a qu’un seul message.
« Fâchez-vous ! Je dis aux gens de la région fâchez-vous. Les politiciens, c’est tout ce qu’ils entendent. Fâchez-vous », conclut-il.