Théâtre de la Vieille Forge : nouvelle explosion de coûts

Il faudra pratiquement 6 millions $ supplémentaires pour construire le nouveau Théâtre de la vieille forge de Petite-Vallée dont les coûts s’élèvent maintenant à 19,6 millions $.

L’inflation post-pandémique et la hausse fulgurante des taux d’intérêt dans la dernière année ont fait exploser les coûts de construction alors que les estimés de 2021 étaient de 14 millions $.

« Tous les projets dépassent. On ne fait pas exception. On ne peut pas reculer et on ne peut pas avancer autrement qu’avec l’État qui nous aide, surtout à ce stade-là. On a besoin de ça, la région a besoin de ça. On a fait un grand bout en gardant l’institution vivante dans des infrastructures transitoires. La transition est déjà longue. Il faut lancer le projet pour qu’en 2025, on ait un lieu pour notre culture », affirme le directeur général et artistique du Festival en chanson de Petite-Vallée, Alan Côté.

« Il faut y aller. Le gouvernement doit nous soutenir. On va leur dire qu’on est confiant, qu’il investit dans un beau projet qui n’est pas un bateau en train de couler, qui a une espérance de vie encore longtemps qui est un moteur pour la communauté », ajoute-t-il.

Mais questionné sur la possibilité que les gouvernements ne s’avançaient pas davantage, Alan Côté refuse d’y penser.

« Ils vont l’allonger. Ça ne se peut pas. Non », lance avec confiance M. Côté.

« La seule façon de s’en sortir rapidement, c’est par décret gouvernemental. On va prier et s’ils ne peuvent le faire là, il faut le faire à la rentrée le plus tôt possible. Il faut s’entendre avec l’entrepreneur qui a eu le contrat s’il peut nous garder au prix entendu. Il y a plein de gymnastique à faire pour qu’on puisse partir afin d’avoir le théâtre en 2025. Est-ce qu’il va partir cet automne ou au printemps prochain ? Ça nous donnerait le temps de le faire », évoque le directeur.

L’ex-maire de Québec, Régis Labeaume, qui était présent dimanche à Grande-Vallée pour participer à une journée de réflexion sur l’avenir du Festival en chanson, est prêt à donner un coup de main si Alan Côté lui fait signe.

Étant un ami du directeur et ayant donné un coup de main lors de l’incendie, M. Labeaume serait prêt à mettre la main à la pâte pour organiser un nouveau spectacle bénéfice s’il le faut.

« Si Alan veut le faire, on va l’aider. Je ne suis plus maire de Québec. Mais s‘il a besoin d’un coup de main, je vais l’aider. Ça me tient à cœur », évoque l’ex-maire, soulignant que dans l’état actuel des choses, tous les projets connaissent des hausses de coûts.

« Des institutions culturelles comme ça en région, il n’y en a pas beaucoup. C’est un exemple. Je pense que les gouvernements vont embarquer. Ils ne peuvent laisser ce projet aller. Les politiciens parlent souvent de culture en région. Là, il y a un geste à poser. Le festival n’a pas couru après, il a brûlé », affirme sans détour M. Labeaume.

Si jamais Alan Côté avait été au bout de son rêve, les coûts auraient pu dépasser les 25 millions $.

« On a quand même coupé des affaires importantes dans l’esthétique et les composantes pour avoir un projet qui se tient. Je n’ose même pas y penser », dit-il.

Juste la promenade de bois nécessitait 600 000 $ et a été retiré du projet.

Les plans pour le nouveau théâtre ont été révisés à quelques reprises depuis l’incendie du 15 août 2017.

Une première ébauche estimait à l’automne 2017 un nouveau théâtre à 4,8 millions $.

Comme le projet était près des 5 millions $, un concours d’architecture a été exigé par le ministère de la Culture.

Le processus a été lancé et la reconstruction était passée à 9,8 millions $.

Après les études fonctionnelles et techniques, le projet passait rendu à 14 millions $ en 2021.

Québec accordait alors 9,8 millions $ et Ottawa un peu plus de 3 millions $, en plus d’une campagne de financement de 1,7 million $.

Si les gouvernements sont à nouveau au rendez-vous, la construction pourrait être lancée à la fin de l’été pour une livraison espérée en décembre 2024 et vivre le premier festival en 2025 dans les nouvelles installations.