Situation critique au laboratoire de l’hôpital de Gaspé

Les techniciens en laboratoire du centre hospitalier de Gaspé tiennent à bout de bras le service qui est extrêmement fragile, « critique » même selon le syndicat.

En un an, le nombre de techniciens est passé de 14 à six.

Selon l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS), quatre personnes ont démissionné depuis l’été 2021 et quatre autres sont en congé de maladie.

Et la situation est loin d’être rose pour ceux qui demeurent en place.

« Beaucoup de personnes sont près de l’épuisement généralisé. Ils n’en peuvent plus de faire du temps supplémentaire obligatoire depuis plusieurs mois » mentionne la porte-parole régionale de l’APTS, Jenny Tardif.

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent qui gère Optilab en Gaspésie depuis cinq ans à la suite d’une réforme des services dans les régions est conscient de la problématique.

L’organisme gestionnaire convient que la situation est très préoccupante « depuis trois ou quatre mois ».

On précise qu’il n’y a qu’un technicien le soir et un de nuit.

Dans la situation actuelle, le porte-parole, Gilles Turmel, admet que si deux techniciens joignaient les rangs, la pression serait moins forte.

Par contre, il n’y a pas eu de découverture alors qu’un système de garde a été établi. Le travail est concentré sur les quarts de soir et de nuit.

Les laboratoires des hôpitaux de Chandler, Maria et Sainte-Anne-des-Monts fonctionnent avec plus de latitude.

Même avec une bonne volonté, le syndicat ne croit pas que la solution se trouve au CISSS du Bas-Saint-Laurent

« Tant que la volonté politique de mettre en place des incitatifs financiers pour favoriser l’attraction et la rétention, ce serait la solution. Mais c’est au niveau gouvernemental et politique que ça doit se faire », mentionne Mme Tardif.

Le CISSS mentionne qu’au Québec, il y a eu 191 finissants alors qu’il y a des besoins pour 325 techniciens.

Par contre, selon le CISSS de la Gaspésie, la gravité de la situation n’a pas d’impacts pour le moment sur les activités du centre hospitalier.

La directrice des services processionnels du CISSS de la Gaspésie, la Dre Nathalie Guilbeault, confirme que des périodes de garde ont été mis en place pour les urgences.

« Certains examens qui pourraient être demandés de nuit et qui peuvent attendre au matin, on va tenter d’aider de cette façon-là. Il n’y a pas de découverture totale. Il y a un service de garde pour les urgences », souligne la médecin.

La situation n’est pas idéale.

« Le CISSS du Bas-Saint-Laurent travaille d’arrache-pied pour du recrutement ou trouver d’autres personnes qui pourraient venir en support à l’équipe actuelle », ajoute Mme Guilbeault.