Québec espère pouvoir utiliser le solde de 20 millions $ du Fonds des pêches pour faire face à la tempête

Le ministre québécois des Pêches espère toujours qu’Ottawa prolongera le Fonds des pêches jusqu’en 2026 alors que le solde de 20 millions $ qui s’y trouve sera utile dans la période de turbulences que vit le secteur.

André Lamontagne a rencontré dimanche son homologue fédérale et députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, à Montréal.

Deux éléments ont fait l’objet de discussions entre les deux ministres responsables de ce secteur qui génère 800 millions $ de retombées économiques en Gaspésie.

« Une chose très importante, c’est la transition qui se passe. On le voit avec la crevette et on le voit dans d’autres pêches : toute la question de suivi de l’écosystème marin et des travaux que le ministère des Pêches et des Océans fait à ce niveau. J’ai parlé de l’importance de rendre public le travail qui se fait pour que les gens aient confiance qu’il y a un pilote à bord pour prendre acte de ce qui se passe », explique M. Lamontagne.

Au volet soutien, le ministre provincial a rencontré la semaine dernière le comité « crevette » mis en place en juin avec les transformateurs, les pêcheurs et les gens du MAPAQ.

Trois volets ont été discutés : la situation des travailleurs, de l’endettement des pêcheurs et la question des transformateurs.

« Il y a différents volets pour qu’on vienne ultimement accompagner chacune des parties dans ce dossier », affirme le ministre qui constate qu’Ottawa travaille activement.

Le gouvernement fédéral déposera en octobre ce qu’il adviendra dans ce secteur et la décision pour la crevette viendra au plus tard en janvier.

« On se colle à la réalité des gens. Si c’est un enjeu de liquidité pour les entreprises, Investissement Québec sera là en soutien. On a le programme Protec-Pêche qui va être déclenché cette année et qui donnera de l’accompagnement au niveau de l’endettement du capital et des intérêts à payer pour les prêts. C’est une situation qu’on suit de près et on va chercher à s’ajuster pour être un meilleur soutien possible », avance M. Lamontagne.

Pour les travailleurs, le ministre est en discussion avec sa collègue de l’Emploi pour trouver une façon d’accompagner les travailleurs.

« Les gens sont investis pour trouver une solution », poursuit le ministre.

Advenant le scénario du pire pour la crevette, le ministre indique que la question du sébaste a été abordée.

Il revient avec sa demande de prolonger le Fonds des pêches de deux ans, jusqu’en mars 2026, demande faite une première fois en décembre 2022.

Il reste toujours une enveloppe de 20 millions $ dans le fonds.

« Le Fonds des pêches touche les questions de l’innovation et de transformer les façons de capturer et de travailler en usine. On veut prolonger pour que les 20 millions $ soient disponibles pour les opportunités d’investissement tant dans les usines que pour la capture et le signal envoyé est qu’ils sont d’accord avec ça. On a avoir de façon imminente un assentiment du fédéral pour repousser la date d’échéance », mentionne le ministre, une somme qui sera importante pour la suite des choses.

Créé en avril 2019 pour une durée initiale de cinq ans, le fonds est doté d’une enveloppe de 42,8 millions $ dans laquelle Ottawa verse 70 % et Québec 30 %.

En mars, dernier moment où des annonces ont été effectuées, seulement 17,7 millions $ avaient été investis dans 118 projets.

Les travailleurs qui n’étaient pas qualifiés à l’assurance emploi et qui se sont retrouvés sur le carreau le 1er septembre dernier avec la suspension des activités chez Marinard s’impatientent alors que l’aide tarde à arriver.

« C’est long avant d’avoir une réponse. Ça fait un mois qu’on ne travaille pas », justifie la présidente du syndicat des travailleurs de Marinard affilié à la CSN, Luce Jean.

Certains d’entre eux ont trouvé du travail ailleurs.

La présidente garde une lueur d’espoir d’un éventuel retour au travail dans les prochaines semaines.