Prix de la crevette : les transformateurs ont gain de cause

Les prix payés aux pêcheurs de crevette demeurent les mêmes que ceux versés en 2022 pour la première partie de la saison, jusqu’au 30 juin.

C’est la décision rendue vendredi soir par la Régie des marchés agricoles et agroalimentaires du Québec à la suite de l’audition tenue le 12 mai entre l’Office des pêcheurs de crevette du Québec et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche qui représente les transformateurs.

La régie retient essentiellement les arguments des industriels sans y apporter de changements, estimant que la proposition apparaît la plus adaptée dans le contexte actuel d’augmentation des coûts de transformation, la faiblesse des débarquements, la diminution des exportations vers le Royaume-Unis, les niveaux élevés d’inventaires, la viabilité des transformateurs et l’importance de sécuriser les marchés et la main-d’œuvre.

L’organisme note que le prix du carburant, qui était en moyenne de 1,80 $ le litre l’an dernier, s’établit autour de 1,10 $ jusqu’à maintenant.

La régie note au passage le prix versé à Terre-Neuve établi à 1,08 $ alors qu’il est de 1,22 $ au Québec en tenant compte de la répartition des catégories de crevette actuellement débarquées.

Ainsi, les prix sont fixés à 1,60 $ la livre pour la grosse, 1,38 $ pour la moyenne et 1,22 $ pour la petite.

Les pêcheurs avaient soumis respectivement des prix de 1,68 $, 1,45 $ et 1,28 $.

« Quand on perd une décision comme ça et qu’on pensait avoir des arguments pour la soutenir, c’est sûr que c’est décevant », réagit le directeur général de l’Office des pêcheurs, Patrice Element.

La régie est étonnée d’avoir eu à trancher les prix pour la première partie de la saison, devant le faible écart dans les deux propositions soumises à son attention.

L’organisme s’est même permise d’indiquer que la suggestion soumise par l’office est la même présentée au printemps 2022 et elle souffre des mêmes lacunes.

« On prend acte de la décision de la régie. Essentiellement, ce qu’elle dit est que notre argumentaire n’était pas suffisant pour supporter notre demande. On prend acte de ça et si éventuellement, on a d’autres arbitrages dans le futur, on va s’ajuster en fonction des commentaires que la régie nous a fait », analyse M. Element.

Pour le moment, le directeur de n’avance pas pour une fixation des prix pour la période à compter du 1er juillet, dans un contexte où les taux de capture demeurent faibles.

« Si ça ne se redresse pas, il va falloir faire quelque chose car même si on avait gagné, la différence n’est pas suffisante pour compenser les faibles taux de capture, mais ça a aurait peut-être permis à quelques pêcheurs de terminer la saison », soutient le directeur alors que certains crevettiers réfléchissent à cesser la pêche dans le contexte actuel.

L’office veut rediscuter très rapidement pour établir les ponts pour discuter de la deuxième partie de la saison.