
L’Alliance de l’énergie de l’Est répondra présente au nouvel appel d’offres de 1500 mégawatts d’énergie éolienne que s’apprête à lancer Québec.
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a annoncé en fin de journée jeudi à Montréal qu’un appel d’offres d’Hydro-Québec pour le bloc de 1500 mégawatts sera lancé sous peu.
Québec avait déjà montré son jeu en février en déposant pour consultation un projet de règlement pour un appel d’offres qui devait être lancé au plus tard le 31 mars.
Ce bloc d’énergie devra être raccordé au réseau principal d’Hydro-Québec entre le 1er décembre 2027 et le 1er décembre 2029 dans les zones où le réseau de transport électrique peut intégrer rapidement de la nouvelle puissance éolienne.
Dans un carte publiée par Hydro-Québec (voir photo), 400 mégawatts sont possibles dans la région de Rivière-du-Loup et 200 autres dans la région de Montmagny, terrain de jeu de l’alliance.
« En feuilletant rapidement la carte, on voit qu’il y a encore du potentiel pour l’Alliance de l’Est et soyez assuré qu’on va l’étudier pour voir jusqu’où on peut se rendre via cet appel d’offres », affirme sans équivoque le président de la Régie intermunicipale de l’énergie Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et vice-président de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Simon Deschênes.
L’alliance avait déposé six projets dans le cadre de l’appel de décembre 2021 et trois ont été retenus, ce qui laisse la possibilité de redéposer ces parcs.
« On va étudier la cartographie. Est-ce qu’on a mis des puissances plus grandes pour espérer de plus grands parcs où il y a place à de plus petits projets ? C’est trop embryonnaire pour commenter. On a des projets déjà dans nos cartons dans les zones ciblées. Le travail est amorcé depuis plusieurs années et encore plus important depuis mercredi et notre équipe est à pied d’œuvre », assure M. Deschênes.
L’alliance aura besoin de ressources techniques pour mener à bon port les projets obtenus mercredi et ceux qui pourraient être déposés.
« C’est dans les possibilités de faire des embauches. On va être en mesure de livrer les parcs éoliens et étudier les possibilités pour répondre à cet appel d’offres », affirme le président gaspésien.
Trois critères sont demandés par Québec pour participer à l’appel d’offres : une participation du milieu local à hauteur d’environ 50 % ; une maximisation du contenu québécois du projet à hauteur d’environ 60 % des dépenses globales et le développement et le maintien de relations harmonieuses avec les communautés autochtones.
« On se qualifie dans les trois conditions clés pour pouvoir soumissionner. L’Alliance de l’énergie de l’Est a comme une longueur d’avance à ce chapitre. Soyez convaincus que nous serons de la partie », lance sans détour M. Deschênes.
La région, avec l’usine de pale de LM Wind Power de Gaspé et de tours avec Delta à New Richmond, pourrait profiter des retombées de ce nouvel appel d’offres.
« Les entreprises que nous connaissons sur le territoire depuis plusieurs années ont dû exporter et explorer d’autres marchés à l’international, notamment aux États-Unis. Enfin, on a une prévisibilité dans le temps. C’est quelque chose qu’on demandait depuis quelques années. La filière veut obtenir une prévisibilité. Les joueurs de l’industrie viennent de l’obtenir. Ça fait de la place pour eux d’investir au Québec », conclut M. Deschênes.
Les projets retenus par Québec mercredi dernier se feront en moyenne à 6,1 cents le kilowattheure en dollars de 2022.
L’Alliance de l’énergie de l’Est a été créée le 16 février dernier et regroupe 16 MRC de Montmagny jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine et la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk (Malécites de Viger). Ce partenariat regroupe plus de 209 communautés et territoires.
Son ancêtre, l’Alliance éolienne de l’Est regroupait la Régie intermunicipale de l’énergie du Bas-Saint-Laurent et celle de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui regroupaient les MRC de ces deux régions.
Avec les annonces de mercredi, l’alliance possédera des parcs pour quelque 1100 mégawatts d’énergie une fois la construction des trois projets obtenus réalisés.