
L’Union des municipalités du Québec fait des pressions sur Ottawa pour mieux soutenir le transport interurbain par autocar et réclame que le gouvernement fédéral s’implique enfin dans le transport aérien.
Le président de l’union et maire de Gaspé, Daniel Côté, a comparu mardi dernier devant le Comité permanent des transports pour demander à Ottawa de financer le transport par autocar dans le contexte où l’industrie est effectué de nombreuses réductions de service ou lorsque ce n’est tout simplement pas la fin de circuits dans les régions rurales du Canada.
« On a demandé à Ottawa d’investir aussi en transport interurbain par autocar. Ottawa investit en transport collectif principalement dans les grands centres urbains, mais en transport interurbain par autocar, on l’entend très peu », mentionne M. Côté.
Le président rappelle que c’est une question d’argent et sent une forme d’ouverture du gouvernement fédéral.
« S’il le fait, il faut le faire de la bonne façon, en tenant compte des régions comme la nôtre où c’est un service essentiel. Ottawa pourrait commencer par retirer les taxes à la consommation. On ne paie pas de taxes sur les billets de transport collectif. Alors pourquoi on en paie sur le transport interurbain ? Ce n’est pas considéré comme un service essentiel alors que ça devrait l’être », suggère M. Côté.
Des groupes de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador participaient notamment au comité mardi dernier aux Communes et selon M. Côté, le message était le même.
« On a besoin de sous pour assurer la pérennité du service parce qu’on a perdu de l’achalandage, les sociétés de transport ont perdu des revenus. Si on y tient, on doit investir », soutient le président de l’UMQ.
« S’il y a un soutien financier à offrir, c’est dans les lignes plus régionales où il y a moins de clientèle ou dans les endroits qui ont subi les plus grandes pertes d’achalandage. Des endroits ont perdu complètement le service. C’est zéro. En Gaspésie, on en a perdu beaucoup, mais à des endroits, ils ont tout perdu », évoque M. Côté.
En 2016, la Gaspésie a perdu les deux tiers du service offert par Orléans express.
Le nombre de départs était passé de six à deux en semaine entre la Gaspésie et Rimouski, et le nombre d’arrêts de 45 à 11 autour de la péninsule. La desserte de Percé avait été abolie, ce qui avait été largement décrié à l’époque.
Toutefois, après des négociations, Keolis, la société-mère d’Orléans, avait accepté de reprendre le lien vers Percé et ajouté des arrêts supplémentaires, moyennant une contribution de 37 500 $ des cinq MRC de la Gaspésie et d’une contribution de Québec pour un montant global de 150 000 $. L’entente est renouvelée d’année en année.
Même si le sujet n’était pas à l’horaire du Comité permanent des transports, Daniel Côté a évoqué l’enjeu du transport aérien qui connaît bien des turbulences au Québec depuis plusieurs mois.
Le président de l’UMQ a tenté de lancer une belle, sans succès.
« Mais ma balle est tombée dans le vide et personne n’a osé répondre à la question du transporté aérien. Vous me direz que ce n’était pas le sujet de la consultation ? Mais par contre, je m’adressais au Comité permanent des transports et le comité n’a pas l’air à s’occuper du transport aérien régional », constate l’élu.
Mais il a averti Ottawa.
« Il faudra à un moment donné que quelqu’un à Ottawa s’en occupe. C’est un champ de compétence fédérale et le fédéral est silencieux. J’ai hâte qu’il s’occupe de ce dossier-là », souligne M. Côté qui note que Québec semble avoir une volonté d’agir.