
Gaspé n’a plus le choix et doit investir 4,3 millions $ afin de protéger l’intégrité de son hôtel de ville.
Le manque d’entretien depuis sa construction à la fin des années 1970 est visible : toit qui fuit et des chaudières placées un peu partout, de la condensation et de l’eau en bas des fenêtres et la structure même du bâtiment commence à être attaquée.
« On est rendu à 4,3 millions $ effectivement. Ça inclut des réaménagements à l’intérieur. Tant qu’à avoir une subvention de 65 %, on est aussi bien maximiser des travaux en faisant des réaménagements de bureaux qui n’étaient pas prévus. On a des employés qui travaillent dans des aires communes qui auraient besoin d’un espace privé. On va faire monter des murs à l’intérieur tant qu’à avoir la subvention. Sinon, on aurait dû les payer sans subvention », explique le maire, Daniel Côté.
« Ça n’a jamais été populaire d’investir dans un hôtel de ville. C’est ce qui explique la facture. Fort est à parier qu’on en aura pour plusieurs décennies avant d’y toucher de façon massive. J’espère qu’au fil des prochaines années, qu’à chaque fois qu’un bobo apparaîtra, on le réparera plutôt que de repousser dans le temps », souhaite le maire qui fait aussi un mea culpa, lui qui est en place depuis 10 ans, admettant que ce n’était pas une priorité absolue.
« Avec le temps, quand tu vois les chaudières et les poubelles amasser l’eau du toit quand il pleut ou la neige fond, quand tu vois que les tablettes de châssis dégouttent à chaque fois que la température refroidit dehors ou à chaque fois qu’on en réchauffe l’intérieur, à un moment donné, est-ce qu’on peut donner un environnement de travail qui a de l’allure et avec un minimum de fierté, avoir un hôtel de ville qui a de l’allure quand on reçoit de la visite ? », questionne le maire.
Rien n’indique qu’il y aurait une contamination dans la structure.
L’administration municipale a quand même jeté un œil pour un bâtiment neuf, mais la décision n’a pas été difficile à prendre.
« Sans aller profondément dans des plans, les derniers projets de bâtiments similaires comme l’aérogare nous a donné un certain indicateur. L’hôtel de ville est plus gros. L’aérogare est autour de 8 millions $, ce qui nous permet de dire que pour une bâtisse comme l’hôtel de ville, on serait autour de 12 à 15 millions $ pour du neuf. On est à 4 millions $ de rénovations et durer de 30 à 40 ans avec un peu d’entretien », calcule M. Côté.
L’efficacité énergétique sera aussi revue, le revêtement, l’isolation, la fenestration, certains planchers et des plafonds seront aussi refaits.
Par ailleurs, après une période d’incertitude sur le futur du projet Rivière-au-Renard capitale des pêches, la Ville poursuivra le projet, en réinjectant 1,2 million $ supplémentaire.
En décembre dernier, les aménagements avaient subi des dommages à la suite de la violente tempête qui avait frappé la région juste avant Noël.
« On a eu des analyses de génie qui ont été faites. On a posé pleins de questions. Il y a une volonté claire des porteurs initiaux de continuer le projet. De notre côté, tant qu’à avoir mis 6 millions $, on s’est dit terminons-le, mais dotons-nous d’une étude qui va nous montrer les risques et comment s’y prémunir », explique le maire.
À court terme, les travaux seront complétés cet été et une recharge de plage sera refaite dans le secteur près du Frontibus qui a subi des dommages.
« En photos aériennes, on voit que la recharge a glissé vers une fosse et vers l’enrochement qui est resté là. La fausse est remplie. Si on remet de la pierre dans le trou, selon les spécialistes, la plage va s’éroder normalement », soutient l’élu.
Pour le volet érosion des berges, 600 000 $ seront ajoutés pour modifier les plans, la recharge, déplacer des infrastructures plus près de la rue du Banc, comme des plateformes et des tables de pique-nique.
« Les jeux d’eau pour enfants étaient prévus, mais si la mer grimpe sur eux, ils seront foutus. On ne les fera pas à cet endroit-là. On a trop de risque de les perdre. Si la mer passe par-dessus, les infrastructures pourront subir de l’eau salée et perdurer dans le temps », explique le maire.
L’autre 600 000 $ du règlement d’emprunt servira à combler les coûts supplémentaires déjà prévus, mais qui devaient être pigés dans les surplus accumulés.
« On va tenter d’aller chercher de l’aide de Québec, notamment de la Sécurité civile. C’est quand même des aléas de Dame nature qui ont provoqué les dégâts. Normalement, ça devrait être admissible à de l’aide. On va pousser », espère M. Côté.
Avec cette injection supplémentaire, le projet totalisera maintenant 9,2 millions $.
« À supposer qu’on n’ait pas d’aide supplémentaire sur le 1,2 million $, le total d’aide serait de 68 %. On va essayer que le 68 % soit un peu plus », compte l’élu.