Les citoyens de Rocher-Percé et de Gaspé devront s’habituer à mettre leur bac à déchets qu’aux trois semaines à la rue

Le budget de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie connaît une flambée de 7 % pour s’élever à un peu plus de 9 millions $ en 2023.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse importante : le coût du carburant pour collecter et transporter la matière, l’inflation, l’augmentation de la redevance à l’enfouissement et l’augmentation de la matière traitée sont les principaux facteurs.

Le geste le plus important pour tenter de réduire la facture est de faire passer la collecte des déchets de deux à trois semaines, sauf durant la période estivale, ce qui représente une économique de plus de 100 000 $.

« Ça faisait un bout de temps qu’on y réfléchissait. Sur le terrain, nos indicateurs démontraient qu’on trouvait souvent des bacs à moitié rempli. 50 % de la population mettait son bac au chemin à moins de la moitié. On avait déjà fait un sondage et plus de 60 % des citoyens avaient dit être favorables à la collecte aux trois semaines. Quand on a vu l’augmentation au budget, on s’est dit que c’était peut-être le bon moment », explique la directrice, Nathalie Drapeau.

Ce geste forcera la réflexion chez les usagers récalcitrants alors qu’il y a toujours trop de matière résiduelle dans le bac à déchets. Il est composé de 24 % de matières recyclables et 41 % de compostable.

« Il y a [seulement] 50 % de la population qui utilise le bac brun. L’année 2023 sera un bon moment pour s’y mettre, revoir les pratiques et corriger ce qui n’est pas bien fait », suggère Mme Drapeau.

Si les gens trient bien leur matière, la collecte des déchets aux trois semaines ne sera pas un problème.

Les économies sont appréciables lorsque les citoyens font bien le tri.

« Composter et trier permettent de réduire les dépenses. L’enfouissement demeure la pratique la plus coûteuse. Composer peut coûter deux fois moins que l’enfouissement, surtout avec l’augmentation de la redevance à l’enfouissement », indique la directrice.

Un autre exemple : une tonne de carton envoyée au dépotoir coûte 200 $ à enfouir alors que le recyclage peut générer une économie jusqu’à 150 $ la tonne.

« Ça n’a pas de bon sens d’enfouir du carton », lance Mme Drapeau.

Les agents verts poursuivront les vérifications des bacs et émettront des billets de courtoisie pour sensibiliser la population aux bonnes pratiques.

« Il y en a qui ont reçu trois billets de courtoisie. Il y en a qui s’exposent à des billets d’infraction », avertit la directrice.

Une des manières de réduire les matières résiduelles à la source est d’acheter ses produits en vrac comme le détergent à lessive par exemple.

« On évite beaucoup de contenants générés chaque année. Ces contenants, on ne les trouve pas dans le bac bleu, dans la collecte, le traitement. C’est toute une chaîne quand on choisit le produit le moins emballé possible. Ça fait partie des changements de comportement sur lesquels on va continuer de tabler pour réduire ce qu’on génère », mentionne-t-elle alors que la croissance des matières traitées augmente de 1 % par année.  

Le calendrier de collecte 2023 sera distribué à compter du 14 décembre.

La régie dessert la MRC du Rocher-Percé et la Ville de Gaspé.

Le maire de Chandler, Gilles Daraîche, expliquait que l’impact de la hausse du traitement des matières résiduelles sera de 15 $ sur le compte de taxes des citoyens dans la prochaine année.