
Le conseil d’administration du CISSS de la Gaspésie accentue la pression sur Québec afin de le projet de rénovation de l’urgence du centre hospitalier de Maria soit inscrit dès cet automne au Plan québécois des infrastructures.
Le CA a adopté une résolution en ce sens en séance publique jeudi après-midi à Chandler.
En quelques mots, la résolution demande que le conseil d’administration et son président prennent les mesures pour faire en sorte que le projet d’urgence de Maria soit inscrit dans le PQI cet automne et prennent les mesures pour obtenir les appuis stratégiques pour que le projet soit reconnu comme une priorité régionale.
« Ces démarches pourraient nous permettre d’intercéder auprès des autorités politiques. On est un peu en marge du pouvoir conféré par la loi, mais comme conseil d’administration, nous prenons l’initiative de faire cette démarche supplémentaire car on considère que ce projet est hautement stratégique pour la qualité des soins de santé pour les gens qui utilisent l’hôpital de Maria », a déclaré le président du conseil, Richard Loiselle, une fois que la résolution ait été adoptée à l’unanimité.
Le président-directeur général du CISSS, Martin Pelletier, s’était retiré du débat puisqu’en tant que membre votant du conseil d’administration, il ne voulait pas se placer en conflit d’intérêt par rapport à ses fonctions.
Durant la période de question du public, le projet était revenu sur la table.
M. Pelletier a fait le point sur l’évolution du dossier.
« Le CISSS de la Gaspésie a déposé le projet au complet. Le ministère a toute l’information pour prendre une décision. On a eu une pertinence clinique favorable par rapport à ce projet. Actuellement, le dossier chemine auprès du sous-ministre aux immobilisations et au sous-ministre associé au ministre. Au niveau administratif, le dossier est complet », a expliqué le président-directeur général.
Le dossier de l’urgence de l’hôpital de Maria a été lancé en 2018.
En entrevue à magaspesie.ca à la suite du conseil d’administration, Martin Pelletier convient que le dossier est long.
Toutefois, le contexte inflationniste pourrait avoir un impact sur la rapidité à réaliser le projet à court terme.
« C’est encore plus long car on sait dans les projets déjà autorisés par le ministère de grands dépassements de coûts. Les projets inscrits au PQI sont des projets qui ont doublé ou triplé de coûts car ils sont inscrits longtemps à l’avance et la pandémie a exacerbé ces coûts de construction. Plus de coûts, moins de projets, donc moins de chance qu’on inscrive des projets au PQI du point du vue du gouvernement avec les limites budgétaires », a analysé M. Pelletier.
La nouvelle urgence de Gaspé aura pris deux décennies à se réaliser.
Le PDG espère que ça ne sera pas aussi long.
« J’espère que non. C’est très clair pour moi. On maintient l’état des lieux de la meilleure façon qu’on peut. Sauf qu’au niveau des soins, l’organisation des soins, ce n’est plus fonctionnel. C’est reconnu par le ministère. Il y a quelque chose qui doit être fait et on l’espère avant 20 ans », espère le président-directeur général.
M. Pelletier avait remis à l’avant-plan cette priorité lors de son arrivée en poste en mai 2022.