
L’individu qui avait menacé de mort le conseiller Raynald Leblanc de Chandler s’en tire à bon compte.
Le prévenu pourra profiter d’un programme qui lui permet d’éviter les tribunaux dans cette affaire.
Le 19 mars dernier, le conseiller avait déposé une plainte à la Sûreté du Québec après avoir été victime de menaces de mort en sortant de sa maison lien avec la saga entourant Sauvetage adrénaline.
L’individu avait été interrogé par les policiers et libéré sous promesse de comparaître.
Toutefois, M. Leblanc a reçu lettre de la Direction des poursuites criminelles et pénales qui souligne que « la preuve est suffisante pour intenter une poursuite ».
Cependant, l’individu peut bénéficier du Programme de traitement non judiciaire de certaines infractions criminelles commises par des adultes.
La lettre indique « qu’aucune accusation criminelle ne sera portée contre ce dernier ».
Toutefois, le prévenu devra garder la paix au cours des cinq prochaines années.
« On parlait il n’y a pas longtemps d’intimidation envers les élus et qu’il y avait une loi qui nous protégeait. On prend des décisions qui peuvent ne pas plaire à tous. De prendre ça à la légère comme ça, on n’est pas très heureux de la décision », affirme le maire de Chandler, Gilles Daraîche.
Il entend discuter de cette question auprès de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
« Pour manifester notre mécontentement », lance le maire qui souligne que des personnes n’osent se présenter à des postes de conseillers ou d’élus par crainte d’intimidation.
L’UMQ demeure prudente dans ses propos.
« Je ne veux pas commenter ce cas en particulier, mais un peu partout, on voit une montée du harcèlement, un manque de patience des citoyens », mentionne la présidente du comité Femmes et Gouvernance de l’UMQ et mairesse de Granby, Julie Bourdon.
Appelée à commenter la différence entre du harcèlement et une menace de mort, une réflexion s’impose.
« Il y a des gens qui parfois ont des menaces. Il y a des lignes à ne pas franchir et on doit se pencher sur la question », répond Mme Bourdon.
En mars, les maires de Cloridorme et Petite-Vallée avaient démissionné.
Pierre Martin de Cloridorme évoquait du harcèlement répété d’un groupe de citoyens et des attaques personnelles sur Internet.
Sa voisinede Petite-Vallée, Mélanie Clavet, écrivait que le contexte actuel dans lequel évolue le monde municipal dans les petites communautés se déchirant à coup de menaces et agressions verbales, ne favorise pas la venue de jeunes élus municipaux dans nos villes et villages et ce genre de politique ne me convient pas.
En février 2022, un autre maire, Genade Grenier, quittait aussi son poste de maire de Saint-Godefroi, disant avoir reçu des nombreuses lettres d’intimidation et d’insultes.
Québec avait lancé une campagne au début du printemps pour tenter de freiner le harcèlement ou l’intimidation d’élus.
Les deux unions municipales avaient reçu 1 million $ chacune pour contrer le phénomène.