La fréquentation s’annonce encore forte sur les rivières à saumon de Gaspé

La saison de pêche au saumon sur les trois rivières de Gaspé s’annonce être une année record au niveau de la fréquentation, une situation que prend avec grand calme la direction de la Société de gestion des rivières de Gaspé.

« D’un point de vue des réservations lors du tirage au sort d’hiver, on a encore battu des records cette année. On a plus de participation que l’an dernier, ce qui était déjà un record. C’est assez exceptionnel ce qu’on vit présentement », mentionne le directeur, Rémi Lesmerises.

Difficile d’avancer un chiffre précis car on ne sait pas si ces personnes vont apporter leurs accompagnateurs, mais on parle de plusieurs centaines de personnes.

« On a quand même 250 gagnants pour le tirage de la rivière York, 150 pour la Saint-Jean et 50 pour la Dartmouth. Il reste quand même des trous au mois d’août où la pêche est plus difficile, mais le calendrier est passablement plein », dit-il.

Mais le directeur n’ose pas parler de record.

« C’est difficile à dire. L’an dernier, on était parti pour battre un record, mais on ne l’a pas battu car on a eu des conditions très difficiles au mois d’août qui ont fait en sorte que la pêche était rendue difficile, ce qui a fait baisser l’achalandage. Par contre, en juin et juillet, on battait 2021. On reste toujours à la merci des conditions de la météo et des montaisons », explique M. Lesmerises.

L’an dernier, le nombre de jours/pêche sur les secteurs 1 et 2 de la Saint-Jean a atteint 749 cette année contre 799 en 2021.

Sur la York, on décompte 4743 jours/pêche contre 5328 en 2021.

La Dartmouth s’en tire un peu mieux avec 1449 l’an dernier contre 1504 en 2021.  

Difficile de prédire les effets de l’hiver « sec » qu’a connu la Gaspésie sur les rivières.

« C’est sûr que moins de neige l’hiver, ça recharge moins les nappes phréatiques. Par contre, au final, en juillet et août, s’il n’y a pas de pluie, les nappes phréatiques ne suffisent pas à maintenir des niveaux élevés. C’est sûr que plus les nappes sont élevées, ça retarde l’étiage. Par contre, ça prend de la pluie. À partir de fin juin, l’effet de la neige ne se fait plus sentir », mentionne le directeur.

Les retombées économiques n’ont pas été calculées depuis 10 ans sur les rivières de Gaspé.

Les chiffres de 2012 évoquaient 5 millions $ de retombées.

« C’est quelque chose qu’on aimerait avoir. Il y a des choses qui se sont passées depuis ce temps. Il y a beaucoup plus de pêcheurs, le coût de la vie a augmenté. Une même journée coûte plus cher qu’en 2012. C’est sûr qu’on a dépassé ça. On travaille là-dessus avec la Fédération québécoise du saumon de l’Atlantique pour remettre à jour les retombées économiques », avance M. Lesmerises.

Les montaisons de l’an dernier ont été particulièrement fortes.

Sur la rivière Saint-Jean, c’était exceptionnel avec une situation qui ne s’était pas vue depuis 1994.

Le décompte de fin de saison totalisait 1239 grands saumons, 346 madeleineaux et 361 ombles de fontaine anadromes sur la Saint-Jean.

Sur la York, le bilan était encore plus impressionnant avec 1312 grands saumons, 339 madeleineaux et 71 ombles de fontaine anadromes, des chiffres qui ne s’étaient pas vus depuis le début des années 2000.

La Dartmouth a fait figure d’exception avec 669 grands saumons, 240 madeleineaux et neuf ombles de fontaine anadromes.

La saison s’ouvrira le 25 mai.