Gaspé : ces mères veulent des places en garderie pour leurs enfants

Une dizaine de mères avec quelques poupons se sont rendues devant les bureaux du député de Gaspé mercredi midi à Gaspé afin de réclamer de l’aide dans l’attente d’une place en service de garde.

Pour plusieurs d’entres elles, les prestations du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) sont échues et les pressions économiques sont énormes sur ces familles.

« On se rassemble pour soulever la problématique. Il manque de places en garderie. Ça compromet le retour au travail de plusieurs personnes. Ça fait en sorte que la dynamique familiale est compromise. Il y en a ici qui vivent des choses difficiles », lance Mélodie Dessureault qui est infirmière de profession.

« Le parent qui reste à la maison est la maman. Ça réduit l’accès au marché du travail aux femmes. Il y a des enjeux sociaux, des enjeux familiaux et on est ici pour faire bouger les choses. On entend de belles promesses, mais les bottines ne suivent pas les babines », illustre Mme Dessureault.

Des projets sont annoncés pour la région de Gaspé, mais tardent à se concrétiser.

« Le besoin est maintenant. Malheureusement, ces projets ne font que reculer en date. Une maman attendait une place pour l’automne et on est rendu à la fin de l’hiver pour ces places. L’employeur attend des dates pour un retour au travail, mais on ne peut pas rien planifier car tous les projets en allant sont tous reculés dans le calendrier », déplore l’infirmière.

Le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, est absent de la circonscription, siégeant à Québec.

Les manifestantes ont discuté avec le personnel politique de son bureau.

« Le député de Gaspé est sensible à la réalité des parents, particulièrement des mères qui sont en attente d’une place en garderie. Il rappelle que plus de 160 places ont été octroyés par le gouvernement seulement pour la Ville de Gaspé, en plus de la possibilité d’offrir ces places dans  des locaux temporaires », écrit le directeur de circonscription de Stéphane Sainte-Croix, Jérôme Tardif.

« Nous avons mis en place le projet pilote de services de garde en communauté et entreprise qui vise à développer des places », ajoute M. Tardif par courriel.

« L’enjeu des services de garde, plusieurs familles m’ont appelée car elles vivent de la détresse », lance la coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Nastassia Williams, qui mentionne que cette situation était évoquée auparavant auprès des organismes de proximité.

« Qu’est-ce qu’on fait pour soutenir tout de suite les familles qui n’ont plus de revenus, qui dans plusieurs cas n’ont pas accès au chômage et n’ont qu’un seul revenu pour faire vivre une famille ? Est-ce qu’on peut trouver des solutions au niveau de l’extension du RQAP pour ces familles qui n’ont toujours pas trouvé de services de garde ? Est-ce qu’on peut trouver des revenus d’urgence pour les soutenir ? Peut-on réfléchir à des solutions maintenant ? », lance Mme Williams qui déplore le manque d’écoute du député Sainte-Croix.

« Il ne retourne pas les appels en ce moment ni des groupes communautaires qui souhaitent parler potentiellement des idées pour répondre de problématiques réelles sur le terrain ni des familles qui veulent parler à leur élu pour exposer leur situation. On se demande si M. Sainte-Croix est réellement préoccupé par les enjeux de condition féminine que l’on vit cruellement sur le territoire », déplore la coordonnatrice.

Difficile d’avoir un chiffre exact des besoins depuis deux ans.

« Si on part du travail fait depuis deux ans, la situation n’a qu’empiré et avec les gens qu’on va chercher de la ville pour venir en régions pour travailler, ils veulent des places. Ce sont des gens qui sont dans ces ratios-là », souligne Mme Dessureault.  

Par le passé, le maire de Gaspé, Daniel Côté, avait indiqué que des places supplémentaires seraient nécessaires pour combler les besoins venant de nouvelles familles s’établissant à Gaspé dans la foulée de l’agrandissement de l’usine LM Wind Power.