
Québec annonce le premier de quatre appels d’offre pour réhabiliter le rail sur le tronçon trois entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé avec l’atteinte du terminus à l’élection de 2026.
C’est ce qu’a annoncé le premier ministre François Legault, de passage vendredi après-midi, à New Carlisle.
« J’annonce aujourd’hui les appels d’offres pour le troisième tronçon entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé. Ce sera en service en 2026, à l’intérieur du mandat comme promis », lance le premier ministre.
Cet appel d’offre concerne neuf sur neuf structures du dernier tronçon entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé. Ces travaux visent notamment la réhabilitation des ponts au-dessus de la Grande Rivière et de la rivière de l’Anse à Brillant, ainsi que la reconstruction complète des ponts qui enjambent le ruisseau à Émile-Couture à Grande-Rivière et la rue de La Plage, à Gaspé.
Les trois autres appels d’offres porteront sur 17 ponts, deux murs de soutènement, quelques ponceaux et le déplacement de sections de la voie ferrée, notamment la réhabilitation du pont au-dessus de la rivière de l’Anse-aux-Canards, la construction d’un mur de soutènement et le déplacement de la voie ferrée à Chandler.
« Ce n’est pas un petit projet. On parle de 325 kilomètres et un investissement de 871 millions $ », rappelle M. Legault.
Le premier ministre ne veut pas donner de chiffres précis pour les appels d’offres à venir pour ne pas nuire au processus de soumissions.
Cependant, nos sources parlent de blocs d’entre 50 millions $ et 100 millions $ chacun.
« Ça fait plusieurs années qu’on se débat. Aujourd’hui, c’est une des premières étapes du dernier tronçon. Je suis bien heureux de cette première étape. Une des exigences qu’on avait était de s’assurer collectivement lorsqu’on allait donner une nouvelle date pour se rendre à Gaspé qu’on allait être capable de respecter cet échéancier », souligne le président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie, Éric Dubé.
Le tronçon un est en activité entre Matapédia et Caplan ; le second est en réhabilitation entre Caplan et Port-Daniel-Gascons et devrait être livré en 2024.
L’objectif est non seulement d’avoir un train de marchandise sur l’ensemble du tronçon en 2026, mais aussi le train de passagers.
« Notre objectif est 2026. Avec Via, on espère des passagers en 2026. Il y a une ouverture. On espère être capable de confirmer ça bientôt, mais on vise 2026 », mentionne M. Legault.
Le premier ministre s’est rendu sur l’un des chantiers du projet de réhabilitation du tronçon deux et a pu constater l’ampleur des travaux, soit le déplacement de la voie ferrée en raison de l’érosion de la falaise et la construction de murs de soutènement pour la protéger des aléas côtiers entre Paspébiac et New Carlisle, un chantier de 38,5 millions $.
Plusieurs chantiers de réfection et de construction de ponts, ponceaux et murs de soutènement sont également en cours.
« On est encore un peu les champions du camion. Un train, ça émet pour la même tonne de matériau déplacé, 80 % moins de GES qu’un camion », lance M. Legault pour qui le train, c’est l’avenir.
À ce jour, Québec affirme que plus de 310 millions $ ont été engagés dans la réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie, et ce, sur l’ensemble des trois tronçons.
Les sommes prévues sur le tronçon un entre Matapédia et Caplan sont de 54,5 millions $ ; 299,7 millions $ entre Caplan et Port-Daniel-Gascons et celui entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé nécessitera 517,6 millions $.
Ottawa verse 45,8 millions $ entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé provenant du Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, et 10 millions $ en vertu du Programme d’amélioration de la sécurité ferroviaire.
Inauguration de la Maison des aînés
Vendredi matin, le premier ministre était du côté de Rivière-au-Renard pour procéder à l’inauguration officielle de la Maison des aînés et alternative, le premier établissement du genre en Gaspésie.
Le bâtiment est conçu pour accueillir 48 personnes : 36 personnes âgées et 12 personnes avec des besoins particuliers.
Il est divisé en quatre ailes et l’objectif est de recréer un milieu de vie qui se rapproche de la maison.
M. Legault a pris le temps de faire le tour du bâtiment et a rencontré plusieurs bénéficiaires qui se sont montrés très enthousiastes sur leur nouvel habitat qui donne pour deux ailes une vue sur la forêt et les deux autres sur la mer.
Le projet devait coûter à l’origine 30 millions $ mais aura coûté au final 40,5 millions $.
Le premier ministre n’a pas l’intention de faire des ajustements aux projets pour réduire les coûts dans les futurs bâtiments.
« On savait que ça coûterait plus cher que les CHSLD. On a une explosion du coût des matériaux de construction. On a aussi une certaine rareté de main-d’œuvre en construction. C’est sûr qu’actuellement, il y a une pression à la hausse, mais je ne veux pas baisser la qualité des maisons des aînés », répond M. Legault.
Dans un contexte de vieillissement de la population, ces projets pourraient coûter une fortune alors qu’il y aura de plus en plus d’aînés.
Selon le premier ministre, il ne faut pas mettre en opposition entre le soutien à domicile et les maisons des aînés.
Il rappelle que depuis son arrivée au pouvoir en 2018, les heures en soutien à domicile ont augmenté de 64 %.
« Tant que les gens sont capables de rester à la maison, ils souhaitent y rester et honnêtement ça coûte moins cher au gouvernement. Il ne faut pas mettre les soins à domicile en opposition avec les maisons des aînés et alternatives, car il y a des personnes qui perdent leur autonomie qui ont besoin de services à temps plein », justifie M. Legault.
Pour lui, le concept est là pour rester.
« Enfin. Départ graduel pour ce très beau bâtiment avec un environnement moderne pour les résidents. Les gens et travailleurs sont supers contents. Il y a une belle dynamique », constate le président-directeur général du CISSS de la Gaspésie, Martin Pelletier.
La grandeur des chambres permettra aux proches des résidents de venir y coucher.
Le prochain projet du genre verra le jour à Chandler avec la modernisation et l’agrandissement de la Villa Pabos.
« Le design sera un peu différent parce qu’on s’annexe à un bâtiment est déjà existant. Celui est en appel d’offres et on attend les confirmations pour la signature pour confirmer le projet », mentionne M. Pelletier.
La construction et la mise à niveau coûtera 50,5 millions $ sur un budget global de 70 millions $.
L’objectif est de regrouper les 36 résidents de l’hôpital de Chandler vers la Villa et améliorer la qualité de vie des 62 résidents actuels.
En 2018, il était estimé à 30 millions $.
« On est en train de faire l’analyse du besoin en nombre de lits dans la région. On a probablement des besoins à venir dans le futur », commente M. Pelletier sur les possibilités d’ajouter d’autres maisons des aînés sur le territoire.