Éric Duhaime courtise la Gaspésie en admettant avoir commis une erreur

Le nouveau chef du Parti conservateur du Québec reconnaît avoir commis une erreur après avoir déclaré que le gouvernement du Québec devait fermer la Gaspésie, en 2015.

Alors qu’il était animateur au FM 93 à Québec, M. Duhaime avait affirmé : « la Gaspésie, ça ne fonctionne pas, il y a beaucoup trop de distances, et trop peu de population, ni assez de ressources locales pour justifier les subventions qu’elle reçoit présentement. Il faut que la Gaspésie arrête de demander au reste du Québec de la faire vivre », avait-il déclaré. Il avait même acheté le nom de domaine www.fermonslagaspesie.com

De passage à Gaspé vendredi dernier dans un cinq à sept avec une dizaine de militants dans le cadre d’une tournée dans l’Est-du-Québec, Eric Duhaime admet avoir eu tort.

« Non seulement ma pensée a évolué, mais le temps m’a donné tort. J’ai l’impression que la Gaspésie va vivre un boom. On parlait toujours d’une région dévitalisée et en déclin. C’était la perception qu’on avait de la Gaspésie surtout qu’il y avait une usine qui s’appelait Gaspésia et qui fut un fiasco », justifie le chef conservateur.

« Une des choses positives de la pandémie, c’est le besoin des urbains de vivre en région, là où la distanciation sociale n’est pas un problème. Le télétravail, cette nouvelle réalité depuis 15 mois va favoriser et les prix sont assez raisonnables dans l’immobilier. »

 Le nouveau chef note que la Gaspésie a été vidée de ses ressources depuis les 50 dernières années et a dû vivre de la dépendance de l’État.

M. Duhaime reste à convaincre sur la filière éolienne.

« J’aime les barrages! On a un savoir-faire et un créneau qui a toujours été le nôtre et c’est une énergie propre. J’ai toujours eu un préjugé favorable. Au niveau de l’éolien, la rentabilité reste à démontrer. Je suis encore sceptique, mais je demande à être convaincu. Le jour où on va me prouver noir sur blanc qu’économiquement, c’est plus rentable, je vais être un peu plus chaud », dit-il.

Très critique de la gestion caquiste de la crise sanitaire, Éric Duhaime estime que la décentralisation de la Santé publique aurait permis une gestion mieux adaptée.

« On l’a vu pendant la crise. J’arrive de petites communautés et il y en a beaucoup qui ont très peu de cas et eux ont été en zone rouge. Ça n’a rien à voir avec ce qui se passe dans le métro de Montréal. On est arrivé avec une approche mur à mur et on vous a appliqué un couvre-feu. C’est complètement fou. C’est ce qui arrive quand on a un gouvernement centralisé. Il faut adapter ça aux réalités de chacun ».

L’exemple du ministère des Pêches géré à Québec est une évidence.

« Ça a toujours été un problème bureaucratique. Il va falloir dégraisser la machine et recommencer sur de nouvelles bases. On ne peut pas déménager car c’est trop compliqué. Il faut démanteler et repartir sur de nouvelles bases. C’est plus facile d’embaucher des gens locaux car tu pars de zéro. Mais quand tu veux transférer une machine, c’est très complexe. »

Le chef prend soin de dire qu’il ne veut pas éliminer la fonction publique.

Le conservateur profite de son passage dans l’Est pour recueillir des idées afin de préparer son programme qui sera présenté en novembre. Le parti conservateur du Québec a « le vent dans les voiles », selon lui qui a pris la tête de la formation politique en avril dernier. En novembre, le parti avait 1,5 % des intentions de vote et quelque 700 membres.
« Il y a plus de 15 000 membres à la grandeur du Québec. C’est un parti qui est crédité de 8 % dans les intentions de vote, selon les plus récents sondages. On est le parti qui compte le plus grand nombre de donateurs. »

Après avoir attiré la caquiste Claire Samson au Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime n’a pas tenté d’approche auprès de l’indépendant de Bonaventure, Sylvain Roy.

Au départ, le chef conservateur n’a pas voulu répondre évoquant ne pas négocier sur la place publique et avoir eu des discussions avec certains députés.

Éric Duhaime a fini par dire qu’il n’a pas parlé à Sylvain Roy et pourrait l’accueillir sous condition.

« S’il est d’accord qu’il faut défendre davantage les droits démocratiques, qu’il faut mettre fin à l’état d’urgence sanitaire et qu’il faut redonner des libertés aux citoyens, je suis prêt à dialoguer avec tout le monde. »

L’indépendant rejette cette option.

« Je n’ai absolument pas l’intention de m’en aller avec quelqu’un qui a déjà créé un site web qui s’appelait fermonslagaspesie.com, même s’il y a eu une forme de mea culpa. L’approche politique ne m’intéresse absolument pas. C’est non », lance sans détour le député de Bonaventure.