Encore des bris de service en obstétrique au CISSS de la Gaspésie

De nouveaux bris de services en obstétrique se sont produits au cours des dernières semaines au CISSS de la Gaspésie.

Les hôpitaux de Chandler et de Sainte-Anne-des-Monts ont composé avec cette problématique, ce qui ne rassure en rien les futures mamans sur le point d’accoucher.

Des informations obtenues de différentes sources indiquent que des infirmières avec peu d’expérience ont eu la charge du département à Chandler et à la suite d’un accouchement difficile, elles auraient choisi de ne plus œuvrer dans ce département.

Pendant ce temps, à Sainte-Anne-des-Monts, le service ne peut compter que sur une à deux infirmières expérimentées.

« Tout ça est dû au manque d’expertise et au manque d’infirmières qui ont des postes dans ces secteurs-là et qui sont intéressées à faire de l’obstétrique », commente le président du Syndicat des infirmières, auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec, Pier-Luc Bujold.

Des discussions « vont bon train » avec l’employeur pour trouver des solutions.

Ayant connu plusieurs bris de services dans les différents services dans les quatre hôpitaux de la Gaspésie ces dernières années, le syndicat espère trouver enfin une solution durable.

« Je l’espère. Il y a une nouvelle direction au CISSS de la Gaspésie. Il y a énormément d’écoute sur les situations. On voit peut-être un changement de philosophie sur la gestion qui s’instaure. Les prochaines semaines le diront. Ce n’est pas tout d’avoir des idées, mais elles doivent être déployées très rapidement », note M. Bujold.

Pour le syndicaliste, il faudra des investissements importants de Québec pour voir une réelle amélioration de la situation.

« Il faudra des plans d’actions agressifs pour pouvoir attirer des infirmières dans ces services et les retenir. Tout passera par l’amélioration des conditions de travail, dont le mentorat et l’accompagnement des infirmières qui seront importants », croit M. Bujold.

Pourtant, il y a deux ans, 600 000 $ avaient été versés par Québec au CISSS de la Gaspésie pour justement favoriser le mentorat.

« On peut se rendre compte que l’effet souhaité il y a deux n’a pas atteint les cibles », constate le syndicaliste.

« Tous les plans d’action devront tenir compte de l’ensemble de la situation », conclut M. Bujold.

Le CISSS de la Gaspésie confirme que certaines ruptures de services sont survenues ces dernières semaines.

Dans un courriel, l’organisation mentionne qu’il est important de rappeler que dans ces situations, le lien est fait avec les femmes sur le point d’accoucher et que des corridors de service sécuritaires sont mis en place avec les hôpitaux voisins pour assurer une continuité de soins sécuritaires.  

Au niveau de la main-d’œuvre, le défi est réel et le CISSS tente en permanence de déployer le personnel de façon à obtenir des soins sécuritaires dans les hôpitaux, confirmant que des discussions se tiennent avec les syndicats.

Des « recrues » viendront en renfort bientôt alors que des formations sont en finalisation.
Le recrutement se poursuit avec notamment l’arrivée prochaine d’une quarantaine d’infirmières de l’étranger dans les prochaines semaines.