Carte électorale fédérale : Diane Lebouthillier va se battre contre l’abolition d’un comté

À l’instar de ses autres collègues de l’Est du Québec, la députée-ministre de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, entend se battre pour le maintien de quatre circonscriptions fédérales dans l’Est de la province.

« Je vais continuer à m’opposer catégoriquement à l’abolition de l’une des quatre circonscriptions de l’Est du Québec », affirme d’entrée de jeu la députée lors d’un point de presse virtuel vendredi matin de son bureau de comté à Grande-Rivière, rappelant que cinq circonscriptions existaient dans les années 1990 dans l’Est.

La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales de la province de Québec veut abolir la circonscription d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia et envoyer les MRC d’Avignon et de la Matanie vers le nouveau comté de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj et La Mitis et Matapédia vers la nouvelle circonscription de Rimouski-La Matapédia.

La commission a rejeté tous les arguments déposés devant elle l’automne dernier, que ce soit sur la représentativité des électeurs ou la grandeur du territoire pour n’effectuer qu’une opération mathématique, selon l’aveux même des commissaires dans le rapport.

« C’est pour ça qu’il y a des recours en place actuellement et qu’il y a un comité parlementaire de la procédure. Si on va dans la même direction avec un calcul strictement mathématique, les régions vont perdre. Est-ce qu’en 2033, on va proposer que le comté aille jusqu’à Mont-Joli ? Est-ce que c’est ça qui va se passer ? La démocratie va frapper un mur ! », lance Mme Lebouthillier.

« C’est une question de démocratie et c’est antidémocratique ce qui se passe actuellement », poursuit l’élue.

La députée croit que des discussions doivent se tenir à l’interne et la question se posera sur la question mathématique de la révision de la carte électorale.

« Les régions seront toujours pénalisées au détriment des grands centres », mentionne-t-elle.

Si la carte était adoptée comme tel, la députée illustre qu’il lui faudra six heures de route pour partir de son bureau de Grande-Rivière et visiter les électeurs de Matane.

Elle ajoute aussi que la circonscription inclut les Îles-de-la-Madeleine, accessible uniquement par avion.

L’élue va travailler avec les députés bloquistes et conservateur de la région pour faire un front commun.

« Je vais utiliser mon privilège de députée et de déposer une objection formelle au comité d’ici les 30 prochains jours. J’irai me faire entendre et je n’ai pas l’intention de lâcher le morceau. C’est le poids politique de la région qui en dépend et l’avenir de la démocratie », affirme la députée alors que les oppositions des élus peuvent être déposées jusqu’en mai 2023.

Par la suite, la commission procédera à l’examen des oppositions en mai et juin pour préparer un décret de représentation en septembre.