Caribou : Environnement Vert Plus dénonce les longs délais pour avoir un portrait du cheptel

Environnement Vert Plus dénonce le ministère de la Faune qui ne publie pas assez rapidement les relevés terrains sur le nombre de caribous en Gaspésie.

Les plus récentes statistiques remontent à décembre 2021 à la suite du relevé effectué à l’automne 2020.  Durant le survol, 19 caribous avaient été observés dans le secteur McGerrigle, alors que 10 caribous l’ont été dans le secteur Albert pour un total de 29 alors que ces observations avaient été de 34 en 2019. 

En tenant compte d’un taux de détection imparfait durant les inventaires, le ministère de la Faune estimait que 32 à 36 caribous fréquentent ces deux secteurs contre 38 à 42 caribous en 2019.

« L’inventaire de 2021 n’est pas encore sorti. Pour l’inventaire de 2022, les relevés terrain sont terminés depuis plus d’un mois. Le ministère a entre les mains les données 2022. C’est la même méthode d’une année à l’autre. C’est inacceptable que les données 2021 ne soient pas encore publiées » tonne le porte-parole du groupe écologiste, Pascal Bergeron.

Lorsque confronté au sujet, le directeur régional du ministère, Sébastien Ross, a affirmé à Environnement Vert Plus que « le ministère fait comme à l’habitude ».

Une recherche effectuée par l’écologiste démontre qu’entre 2011 et 2018, il fallait environ trois mois et demi en moyenne pour publier ces données.

« Depuis que la CAQ est au pouvoir, ça prend plus d’un an pour avoir ce rapport. C’est injustifiable ! Ce rapport est retardé pour des motifs politiques. On doit retourner à des temps de divulgation beaucoup plus plausibles », exige M. Bergeron.

Il rappelle que la Commission indépendante sur le caribou a fait son travail et Québec a déjà son plan et peut mettre les recommandations en pratique.

« L’échéance de juin 2023, on est en train encore de gagner du temps pour ne rien faire. Ce n’est pas acceptable avec les ardes qui sont en voie d’extinction », souligne l’écologiste.

Par ailleurs, sur les enclos toujours incomplets dans le parc de la Gaspésie, Environnement Vert Plus questionne toujours les façons de faire.

Malgré un effort fait par Québec, le fait de les capturer au printemps et les relâcher quelques mois plus tard en nature n’est pas suffisant.

« Oui, on diminue des risques de prédation, mais au point où on est rendu dans l’état de dégradation, c’est loin d’être suffisant. Ce que ça prend, c’est un programme de capture, d’élevage et de remise en liberté étendu où les faons seraient remis en liberté après un an », propose M. Bergeron.

Le rôle des enclos pourrait servir par la suite à de la réhabilitation des faons à survivre dans son milieu naturel.

« On se demande comment l’an dernier on était prêt à envoyer des femelles gestantes dans ces enclos et que ce n’était qu’une question de neige trop haute et que les coyotes pouvaient entrer ? Et que cette année, on n’a pas encore terminé la construction ? C’était quoi le plan l’année dernière ? Que tous les bâtiments de surveillance 24 heures par jour sept jours par semaine ce n’étaient pas prévus ? Finalement, c’était un plan d’apparence et qu’il n’y avait aucune cohérence pour assurer la survie des femelles gestantes et de leurs faons ? Si c’est ça, c’est extrêmement grave ! », lance sans détour M. Bergeron.

« Qu’est-ce qui nous dit que cette année, ce ne sera pas quelque chose comme ça ? », ajoute-t-il, qualifiant de plan de « bien paraître ».

La difficulté d’avoir des informations de la part du ministère est dénoncé par Environnement Vert Plus.

Récemment, dans une demande pour faire le point sur les travaux de construction des enclos, le ministère assurait que la mise en enclos des femelles caribous gestantes et par la suite leurs faons devrait se faire à compter de mars prochain.

On y précisait que la construction se déroulait conformément au nouvel échéancier prévu cette année, dans l’optique d’une mise en enclos des bêtes à la fin de l’hiver.