
Diane Lebouthillier souhaite « bonne chance » aux acteurs qui oeuvrent à la réhabilitation du rail entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé dans le contexte de l’érosion côtière qui frappe le tronçon 3 du chemin de fer gaspésien.
Le président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie, Éric Dubé, et le maire de Gaspé, Daniel Côté, répliquent que le rail appartient à Québec et la volonté est présente pour compléter la réfection jusqu’à Gaspé.
Alors que la députée-ministre fédérale de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine était questionnée mardi matin sur la mobilité des personnes en Gaspésie dans le contexte où le transport aérien connaît des ratées et que les services d’autocar ont connu des réductions massives en 2015, l’élue a réaffirmé sa volonté de voir Via Rail revenir en Gaspésie une fois le rail rénové… jusqu’à Port-Daniel-Gascons.
« On travaille fort pour ramener le rail jusqu’à Port-Daniel, jusqu’à la cimenterie. Lorsqu’on aura au moins le rail pour la marchandise, mon objectif est de ramener le train de passagers jusqu’à New Carlisle », indique Mme Lebouthillier, sans jamais mentionner Gaspé dans sa réponse.
Relancée sur ce point, la députée rappelle les dommages causés par la tempête du 23 décembre dernier.
« Le 25 décembre au matin, à 7 heures 30, j’étais sur le banc de Pabos à prendre des photos pour voir l’état du rail. Si vous voulez ramener le rail jusqu’à Gaspé, je vais vous dire bonne chance car il y a 24 kilomètres en zone d’érosion », lance l’élue.
Elle mentionne que du travail s’est fait tout l’été sur le banc de Pabos.
Ces travaux étaient sur la voie ferrée, mais pas pour assurer sa protection.
Interpellé, Éric Dubé rappelle que les réalisations sur le rail gaspésien depuis 2014 démontrent la persévérance de la région.
« L’objectif pour les élus de la région n’a pas changé. On va continuer de travailler avec le gouvernement du Québec à qui appartient le rail pour que l’objectif de le réhabiliter jusqu’à Gaspé arrive à terme », réplique le président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie.
« Avec la tempête des fêtes, c’est toujours impressionnant de voir des bouts de rails pendre dans le vide. Depuis 2014, je commence à être habitué. C’est un défi technique. Mais il n’y a eu aucune protection faite depuis plus de 10 ans pour protéger le rail », rappelle M. Dubé.
Le gouvernement Legault a réitéré durant la campagne électorale sa volonté de réparer le rail jusqu’à Gaspé.
« Le ministère des Transports est à faire son travail pour nous fournir l’évaluation des travaux à faire, des coûts et l’échéancier pour le troisième tronçon. Je vais attendre les résultats. On comprend qu’il y a des défis qui sont connus et maitrisés. Ça fait plus de 100 ans que le rail côtoie la mer. On comprend que pour le ministère, il y a un enjeu car à bien des endroits, le rail protège la 132 », rappelle le président.
M. Dubé s’attend à une présentation du plan de match d’ici le printemps.
Le maire de Gaspé où se trouve le terminus de la ligne ferroviaire rappelle aussi que le tronçon appartient à Québec et le gouvernement a la ferme intention de réparer la voie jusqu’à Gaspé.
« Il ne faut pas se fier aux apparences de voir une partie du tronçon se faire barouetter par la mer alors qu’aucun travail n’a été fait pour le protéger. Si on se fie aux apparences, c’est une catastrophe. Il y a des travaux beaucoup plus importants, majeurs et préoccupants sur des ponts ferroviaires ou près de grosses falaises. Comme on ne les voit pas, on ne s’en préoccupe pas. Les travaux sur le banc de Pabos, c’est mineur selon les ingénieurs ferroviaires de la Société du chemin de fer de la Gaspésie et selon le ministère des Transports. Je n’ai pas d’inquiétudes », mentionne Daniel Côté qui rappelle que c’est un besoin.
« Ce n’est pas avec de la chance qu’on va réussir, c’est avec des investissements et en y croyant », ajoute le maire de Gaspé en réplique à Diane Lebouthillier.
Ce n’est pas la première déclaration de Diane Lebouthillier à soulever le doute sur la réfection du tronçon Port-Daniel-Gascons-Gaspé.
En mai dernier, l’élue s’était montrée sceptique.
« Je vais le croire quand je vais le voir. On a quand même 24 kilomètres en zone d’érosion. Je ne sais pas si vous avez vu sur le banc de Pabos. Je ne suis pas sûre que j’embarquerais dans un train. Il va falloir s’armer de beaucoup de patience », affirmait l’élue.
Ottawa a promis 46 millions $ pour la réfection de la voie sur le troisième tronçon Port-Daniel-Gascons -Gaspé pour faire face à l’érosion côtière.